
L’Alliance Franco-Russe en Russie avec Alexandre Troubetzkoï
Depuis la disparition de l’URSS, la Fédération de Russie s’efforce de renouer avec son histoire riche et ancienne afin de combler le vide laissé par soixante-dix ans de pouvoir soviétique. Dans ces conditions, les personnes qui, comme Alexandre Troubetzkoi portent un nom appartenant à l’histoire sont très souvent sollicitées pour apporter un témoignage historique, issu de leur histoire familiale, dans les manifestations d’aujourd’hui.
Dans le cadre de ces rappels historiques si chers à la culture russe, notre président a effectué lors du deuxième semestre de l’année qui s’achève, un certain nombre de voyages en Russie pour participer à des manifestations officielles. Il en a profité pour insister sur le rôle important joué par l’Alliance Franco-Russe dans les relations entre nos deux pays.


Conférence à Stavropol
La ville de Stavropol est située dans le sud de la Russie, aux confins du Caucase.
La conférence était organisée par la Métropole Orthodoxe de Stavropol (une métropole est un regroupement de plusieurs évêchés autour le leur Métropolite) sur le thème de la défense de la langue russe et de l’importance de celle-ci dans les valeurs spirituelles et patriotiques de la religion Orthodoxe de tradition Russe. On retrouve ces notions de valeur spirituelle chez les penseurs russe tels que Berdiaev, Illin et bien sûr dans l’œuvre de Dostoïevski.
Cette conférence a accueilli les autorités civiles et religieuses de la région qui coopèrent activement. Les groupements de cosaques qui sont partie intégrante de la société civile dans les régions traditionnelles cosaques étaient également présents.
Un épisode illustre parfaitement la coopération propre à la Russie entre les pouvoirs civils et religieux : au cours de la conférence, Alexandre Troubetzkoi a été approché par le directeur du Palais des mariages (où se déroulent les mariages civils, comme dans nos mairies). Il lui a proposé de venir le lendemain co-présider le mariage civil de quatre couples et de leur parler des valeurs chrétiennes du mariage, ce qui, par définition ne fait pas partie de la cérémonie civile. Mis au courant du projet, le Métropolite a donné à notre président quatre icones à remettre aux jeunes couples qui avaient, évidemment, accepté à priori cette « entorse » à la cérémonie civile. Il les a invités invité à se souvenir de l’icône, quand les hasards de la vie leur apporteraient des difficultés.
Cet épisode, qui n’a rien d’exceptionnel dans son principe, montre à quel point le civil et le spirituel sont étroitement liés en Russie, autant chez les croyants que chez les agnostiques.
Mission à Kaliningrad
Cette mission était organisée par l’Association russe « L’Aigle Bicéphale » dont Alexandre Troubetzkoï est vice-président. Cette association a pour vocation de promouvoir les valeurs historiques de la Russie.
A Kaliningrad, enclave russe située entre la Pologne, la Biélorussie et les Etats Baltes, une partie minoritaire mais active de la société civile prône un retour à certaines sources historiques en rappelant qu’au XIXe siècle Kaliningrad s’appelait Königsberg, berceau d’Emanuel Kant, et que c’était une ville de Prusse Orientale jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale. On suggère dans certains milieux, en particulier universitaires, de rétablir le nom de Königsberg et même de restituer cette région à l’Allemagne.
La conférence avait donc pour but de rappeler qu’au moyen Age cette région était peuplée de différents peuples Slaves dont l’un s’appelait « Prouss ». On notera donc au passage que c’est de ce nom d’un peuple slave et non germanique qu’est née la Prusse.
Königsberg a été fondée par l’Impératrice Elisabeth 1ère fille de Pierre le Grand. Cette région a connu une histoire agitée. Au Moyen Age, elle a dû résister aux incursions des chevaliers Teutoniques, avant de devenir le théâtre des offensives suédoises contre la Russie. Elle a également souffert de la guerre de sept ans, de la guerre de trente ans, des guerres Napoléoniennes (Eylau, Pulstuck, Friedland, Tilsit), et de la première guerre mondiale (l’offensive russe dans cette région obligea les allemands de retirer plusieurs corps d’armée du front occidental, rendant ainsi possible la victoire de la Marne remportée par le Marechal Joffre).
Alexandre Troubetzkoï a profité de cette tribune pour insister sur la nécessité du développement de relations équilibrées entre la Russie et la France et l’ensemble de l’Europe.




Mission à Belgorod
Cette ville du sud de la Russie se trouve à une cinquantaine kilomètres de la frontière de l’Ukraine et à environ 80 kilomètres de Kharkov, ville ukrainienne. Elle est donc un point de convergence des réfugiés ukrainiens qui viennent en Russie.
Il y a trois siècles, la Russie était divisée en « Gouvernements administratifs » et le Prince Youri Troubetzkoï, ancêtre de toutes les branches Troubetzkoï existant à ce jour, fut le premier gouverneur de cette région.
L’administration actuelle de la ville, cherche, sous l’impulsion de son gouverneur, à mettre en valeur l’histoire de la région. C’est ainsi que l’une des grandes rues de la ville porte désormais le nom de l’aïeul de notre président que huit générations séparent.
Un important tournoi de hockey sur glace réservé aux catégories de 10 à 14 ans a été lancé cette année. Il se jouait dans une ville proche de Belgorod où un ancien palais des Princes Youssoupov a été récemment transformé en musée. Le tournois étant organisé « en la mémoire du Prince Youri Troubetzkoï, son descendant a été invité à remettre les médailles aux équipes victorieuses. Le président de l’Alliance Franco-Russe a donc dû s’initier aux règles de ce sport et apprendre à marcher sur la glace…
Vera-t-on, dans un avenir proche, un tournois de hockey sur glace entre équipes de jeunes français et russe à Chamonix, sous l’égide de l’Alliance Franco-Russe ?
Table ronde « Troubetzkoï »
Notre président a été associé à la première réunion de la nouvelle « Table ronde Troubetzkoï », qui s’est tenue à Moscou, au Conseil de la Fédération (Sénat) et dont le but est de promouvoir en Russie, le développement de la Société Civile qui a disparu pendant la période soviétique et qui aura besoin de plusieurs générations pour se reconstruire.
Le nom a été retenu car la famille Troubetzkoï a rassemblé tous les principaux éléments de la société civile : des hommes politiques, des diplomates, des entrepreneurs, des ingénieurs, des propriétaires terriens, des universitaires, des philosophes, des militaires, des écrivains et des religieux.
Ces tables rondes se réuniront plusieurs fois par an.
