La grande question du moment dans les discussions internationales est donc : Vladimir Poutine va-t-il accepter l’invitation de Joseph Biden à se rencontrer en Europe au mois de juin ? Pourquoi en juin ? Parce qu’à ce moment, le président américain fait la tournée de ses vassaux européens. Pouvoir y inclure le président russe « ferait bien, sur la photo ».
L’invitation est lancée depuis plus d’un mois, le président américain y est revenu à plusieurs reprises expliquant qu’il espérait bien rencontrer le président russe, puis, qu’il pensait que la rencontre aurait lieu. Mais du côté russe, on « réfléchit ». Car, évidemment il y a matière à réflexion.
Un point est évident, le régime américain a besoin d’une telle rencontre et la Russie n’en a pas besoin. Il en a besoin, ne serait-ce que pour faire la preuve de son importance, vis à vis des vassaux européens. Il en a besoin aussi pour détourner l’attention des médias de la situation intérieure américaine. Certains, nourrissent sans doute aussi le secret espoir, de créer un peu de zizanie entre la Russie et la Chine, mais ceux-là ont vraisemblablement déjà pris trop de distance avec la réalité.
La Russie, elle, n’a pas besoin de cette rencontre, elle est déjà suffisamment indépendante des USA sur le plan économique. Ses relations avec la Chine et une partie de l’Asie et d’autres parties du monde hors Occident, lui garantissent de regagner ce qu’elle pourrait perdre (qu’elle a déjà perdu ?) dans une rupture avec l’Occident. Dans le domaine militaire elle domine pour la première fois l’armée américaine, ce à quoi l’URSS n’était jamais parvenue.
Les dirigeants russes ont l’habitude de prévoir les actions américaines (ce qui est devenu de moins en moins difficile, à vrai dire) plusieurs coups à l’avance et ils savent que les Américains sont les demandeurs. Tout le monde le sait. Il leur faut donc déterminer ce que la rencontre apportera aux américains et s’il est dans les intérêts de la Russie de le leur apporter. Quels que soient les accords qui puissent être conclu, ils savent que, depuis longtemps, les accords signés avec les Etats-Unis ne valent pas le papier sur lequel ils sont imprimés. Les preuves n’en manquent pas depuis des dizaines d’années. Mais un refus pourrait aussi être transformé un résultat positif par les dirigeants américains. Tout dépendrait du motif du refus et de la façon dont il serait exprimé.
Donc, à priori, rien de positif à attendre. En revanche la situation intérieure actuelle des USA est de plus en plus fragile. Tiraillé entre le mouvement BLM, les revendications de minorités qui exigent d’être traitées comme des majorités, le racisme exacerbé sous couvert d’anti racisme, le « wokisme » et le « cancel culture », plus le désir de revanche des électeurs Républicains convaincu qu’on leur a volé la victoire aux élections de 2020, le pays est au bord de l’implosion. Les maladresses d’un président qui parle à propos de ces derniers, de « terroristes intérieurs » n’arrangent rien. La question qui se pose est donc : ne doit-on pas simplement attendre et voir ? Quand l’ennemi s’autodétruit faut-il intervenir ?
On rencontre de plus en plus ce genre de position dans les médias russes. Un nouveau changement a eu lieu dans les réactions de certains dirigeants, qui sont soutenues par la presse. Même Serguei Lavrov a évolué (enfin, lui, assez légèrement) quand il a dit : « Les Américains sont très forts pour vous vendre du vent. Ils vous proposent des choses que vous pouvez obtenir facilement par vous-même, et, en échange, exigent de réelles concessions de votre part ».
Mais ce n’est pas assez au goût de certains médias qui suggèrent que le ministre des Affaires étrangère qui est né le 21 mars 1950, a dépassé l’âge de la retraite. Le site d’informations « Vzglad » a publié cette semaine un article dans lequel il explique que le temps de la diplomatie « à l’ancienne » est passé, et qu’il faut changer l’équipe russe. Face à ces diplomates cultivés, bien élevés et courtois (merci MGIMO), l’Occident a mis des ignares aux méthodes de gangster qui ne comprennent que le langage de gangster. Il faut faire de même et le journaliste de citer l’exemple de la réaction de la délégation chinoise face à Antony Blinken, à Anchorage.
Vladimir Poutine lui, semble avoir pris le virage, qui expliquait, lors d’une réunion vidéo mardi dernier, avec une commission chargée de l’histoire de la Deuxième Guerre mondial : « Certains veulent mordre la Russie. A ceux-là, nous allons casser les dents ».
Vu comment les USA réagissent vis à vis d’Israël … les Russes peuvent attendre et d’ailleurs ils semblent se tourner vers l’Asie résolument… où ils approfondissent leurs relations commerciales… et aussi sur des traités d’amitiés, de soutiens …etc… Vladimir Poutine a participé à une réunion du Conseil économique suprême eurasien, par vidéoconférence.le 21/05/2021… On peut voir que le Kremlin se tourne vers l’Asie… l’avenir est plutôt par là bas… Ils sont les plus nombreux et on soif de « vivre mieux » … les occidentaux ne feront pas le poids ! Je précise que je suis « occidentale » mais pas aveugle ! Quant à Lavrov … il a l’age de la sagesse et n’a guère d’illusion sur le genre humain … surtout les politiciens américains qui ne connaissent souvent que les armes, le dollar, et une mentalité de Cowboy … on est loin du raffinement russo-asiatique J’arrête là … je suis curieuse de voir l’évolution !