– La Banque de Russie a augmenté son taux directeur de 75 points en le portant à 7,5%. C’est la sixième augmentation successive et la banque a laissé entendre qu’elle pourrait encore procéder à une hausse. Selon le conseil de la banque, la situation actuelle d’augmentation de la demande face aux capacités d’expansion de la production pourrait faire sortir l’inflation des limites prévues. La banque maintient ses prévisions de croissance à 4-4,5% en 2021 et 2 à 3% de 2022 à 2024.

– La stratégie d’« endiguement » de la Russie, confirmée par les dernières déclarations agressives de la « future ex-ministre » de la défense allemande, confirme si besoin en était, selon le Kremlin, que l’Alliance atlantique n’a pas été créée pour la paix, mais pour la confrontation. Dans ces conditions, il était logique de cesser tout dialogue officiel. Certains commentateurs faisaient, par ailleurs, remarquer que la Russie et les Etats-Unis maintenaient un canal de communication direct entre le chef d’état-major général Valery Gerasimov et son homologue Mark Miley. « Autant parler directement au patron qu’à ses employés », ajoutent-ils.

– Le secrétaire à la Défense américain, Lloyd Austin, était à Kiev en fin de semaine où il déclarait que les Etats-Unis « soutenaient le désir ukrainien de rejoindre l’Otan et qu’aucun pays tiers ne pouvait s’y opposer ». A peu près au même moment, Vladimir Poutine qui participait à la réunion du Club de Valdaï répétait que cette accession n’était pas acceptable pour la Russie. Pour Edward Lozansky, président de l’Université américaine de Moscou, « si on tient compte des déclarations répétées de Vladimir Poutine à propos des lignes rouges à ne pas dépasser, cela veut dire que Lloyd Austin a « sur joué » son rôle. Et d’ajouter : « Etant donnée l’expérience du président russe sur l’échiquier géopolitique, Poutine a vraisemblablement en tête un scénario précis en cas de franchissement de cette ligne. Nous ne connaissons évidemment pas les détails de ce scénario, mais je doute que Biden et la plupart des dirigeants européens sensés, soit prêts à le découvrir. Heureusement, la décision finale sera prise par ceux-là et non par Austin ».

– La Russie et les Etats-Unis ont soumis à l’ONU, un projet commun de résolution sur la sécurité du cyber espace. La nouvelle est en soi surprenante, étant donné la rivalité des deux pays dans ce domaine, et c’est plutôt, une bonne nouvelle. Mais il est peut-être un peu tôt pour se réjouir, étant donné le caractère général assez vague des règles proposées, et le refus américain de leur donner un caractère légal contraignant.

– Questionné par le quotidien « Kommersant » à propos de la transition énergétique, le premier vice-premier ministre russe, Andrey Belaousov a déclaré que le mouvement était lancé et qu’il était peu probable qu’il soit stoppé. Mais chaque pays cherche à imposer les solutions les plus favorables à sa propre économie et l’une des difficultés sera de combler le fossé qui sépare les pays développés et les pays en développement : « comment réconcilier la transition énergétique et les besoins de développement durable ? ». Pour lui, la Russie doit s’appuyer sur son avance technologique dans les domaines du nucléaire et de l’hydrogène : « D’après nos prévisions, nous pourrions occuper 20% du marché de l’hydrogène sur les vingt prochaines années ». Et d’ajouter, que « le coût total de la transition serait de l’ordre de 45 milliards de dollars par an, soit moins de 3% du PIB ».

– Alors qu’il va quitter prochainement son poste, l’ambassadeur d’Inde en Russie, Bala Venkatesh Varma, a fait le point de ses trois années passées à Moscou, avec un journaliste du quotidien « Kommersant ». D’après le diplomate, les relations bilatérales entre les deux pays traversent une véritable révolution dans les domaines stratégique, économique, politique, commercial et les hautes technologies. Il a mentionné le déblocage par New Dehli d’une ligne d’un milliard de dollars destinée à aider les entreprises indiennes à participer au développement de la Russie, ainsi que la volonté de l’Inde de participer au développement du corridor maritime Chennai-Vladivistok et ainsi promouvoir la « route du Nord ». Selon lui, la Russie a retrouvé sa place de fournisseur principal d’armement avec la signature d’un important contrat de fourniture de missiles de défense aérienne S-400. D’autre part, la fabrication en Inde du vaccin russe « Sputnik V » a été un élément crucial de la coopération bilatérale dans la lutte contre la pandémie. Les deux pays préparent activement une visite du président russe Vladimir Poutine et du ministre de la défense Serguei Shoïgou à New Dehli, d’ici la fin de l’année.

– Mercredi, le ministre de la Défense russe a annoncé que, face à la détérioration de la situation à la frontière et des « menaces militaires et politiques, et des pressions économiques des pays occidentaux », la Russie et la Biélorussie avaient été obligées de prendre des mesures de rétorsion. L’une de ces mesures est une « nouvelle doctrine militaire » commune, qui sera approuvée le 4 novembre prochain à la réunion du Conseil sur l’Union des deux pays. En face, l’Otan parle de nouvelles mesures pour contrer l’agressivité russe, mais après les brillants résultats de l’Otan en Afghanistan, cette annonce ne provoque pas une grande inquiétude à Moscou.

– La société sud-coréenne Samsung Heavy Industries (SHI) vient de signer un contrat de 1,7 milliards de dollars pour la fourniture d’équipements et de composants pour la construction des tankers brise-glaces Arc7, qui doivent transporter le pétrole du projet « Vostok Oil » de la société pétrolière russe Lukoil, vers Mourmansk. Selon le quotidien « Kommersant », les bateaux seront construits sur le chantier « Zvezda » et SHI assurera également la formation du personnel russe. Rosneft n’a pas dévoilé le nombre d’unités commandées mais le directeur général adjoint du chantier naval « Zvezda », Konstantin Globenko a parlé récemment d’une commande initiale de dix navires.