

Véhicule 6x6 russe
04 avril 201
Alexandre Troubetzkoï à Salekhard
Au début du mois d’avril, notre Président s’est rendu à Salekhard, Labytnangi et Aksara, villes situées sur le Cercle Polaire, dans la région de Yamal où il représentait l’Alliance Franco-Russe.
Cette visite était organisée par le Ministère des Affaires Etrangères de Russie et réunissait des représentants de la Diaspora Russe de tous pays. Vingt-deux participants venaient de plusieurs pays d’Europe Occidentale et centrale, de Chine, du Congo et des Emirats Arabes Unis.
Le but de cette visite était de rencontrer les autorités locales, la Chambre de Commerce, des entreprises locales et des établissements d’enseignement, afin d’examiner les possibilités de créer un courant d’échanges entre ces villes du grand nord de la Russie et nos pays.
Lors de ce voyage, Alexandre Troubetzkoï a rencontré les autorités de cette région. Il a mentionné au cours des échanges, que le réseau que nous représentons est susceptible d’apporter des idées en matière d’investissement, de partenariat ou d’échanges commerciaux entre la France et cette région. Nous nous tenons donc à la disposition de nos adhérents et partenaires, pour initier ce type d’activité.
La région de Yamal est surtout connue comme l’une des régions pétrolières et gazières les plus riches de Russie, mais les villes visitées se trouvent assez loin des sites pétroliers et gaziers, sur les rives du fleuve sibérien Ob. Nous avons effectué la traversé de six kilomètres en autocar, sur la glace, car il n’y a pas de pont. La mer de Kara est située encore plus au nord a environ 300 kilomètres de Salekhard. Ces villes sont donc surtout des centres administratifs.
Quelques industries sont implantées surtout dans le domaine agro-alimentaire, car le fleuve Ob est riche de nombreuses variétés de poissons pêchés pendant la courte période d’été pour être envoyées dans les conserveries locales.
Le gouvernement russe porte une grande attention à la sauvegarde des nombreux peuples indigènes, tels que les Khants ou les Nénets et d’une dizaine d’ethnies minoritaires.
Ces peuples perpétuent la vie de nomades et vivent essentiellement de l’élevage de rennes. Ce sont d’ailleurs les rennes qui déterminent souvent l’itinéraire des éleveurs nomades dans leur recherche permanente d’une nourriture composée de lichen et de mousse, qui poussent dans la toundra. Les nomades suivent leurs troupeaux sur les milliers de kilomètres, ce que permet la taille de la région grande de deux cent mille kilomètres carrés, soit un tiers de la surface de la France.
L’État russe apporte un soutien matériel et médical à ces peuples. En effet, les nomades ont été pratiquement éradiqués en Norvège et en Finlande, ce qui a porté un rude coup à l’expansion des troupeaux de rennes sauvages.
Les nomades vivent en famille dans les tchoums, ces tentes coniques qui existent aussi chez les Indiens d’Amérique. Il y fait très chaud autour d’un feu central ou d’un poêle à bois. Seule concession au monde moderne, ils disposent de petits groupes électrogènes, mais leur utilisation est limitée par la taille des réserves de carburant difficiles à transporter en traîneau. Ils pratiquent la pêche et la chasse (fourrure), mais la nourriture principale est le renne.
Les costumes traditionnels proviennent de l’époque où ces peuples échangeaient la viande et la peau de rennes contre les tissus apportés par les marchands cosaques.
Le régime familial est plutôt matriarcal. Les femmes font presque tout : elles construisent les tentes à partir de peaux de rennes cousues entre elles, les montent et les démontent, font la cuisine, fabriquent les vêtements, et élèvent les enfants ; les hommes ne font que s’occuper d’élevage et de chasse, ils protègent les troupeaux (ours, loups) et construisent les traîneaux.
Fait intéressant : leur religion est traditionnelle, animisme et chamanisme et on peut voir, comme chez les amérindiens, des totems implantés à certains endroits, mais intransportables à cause de leur poids. Ils sont donc des points de rencontre. On notera que bien que n’étant pas chrétiens (certains le sont), ils ont une grande vénération pour Saint Nicolas. Il parait que de nombreuses familles nomades ont toujours avec eux une icône de Saint Nicolas, datant parfois du 17e siècle, et transmises de génération en génération.
AAT