A l’heure où une nouvelle phase du conflit embrase le Caucase, j’aimerais souligner quelques points et rappeler que :
Cette région du Nagorny Karabakh d’environ 11 000 km2 est peuplée de 150 000 habitants. 95% sont arméniens et chrétiens. Les nombreuses églises de l’époque du moyen âge témoignent historiquement que cette région a toujours été arménienne.
La région a été rattachée administrativement à l’Azerbaïdjan dans les années 1920 par le gouvernement soviétique dans le but d’affaiblir les Arméniens, tout comme ailleurs les déportations massives de minorités ethniques organisées également par le pouvoir des soviets pour affaiblir les tendances nationalistes.
Ce rattachement à l’Azerbaïdjan s’est fait contre la volonté de la population arménienne.
Depuis l’éclatement de L’URSS et même sous la présidence de Gorbatchev, le conflit est passé par des phases de guerre ou de tensions larvées.
Cette nouvelle phase semble avoir été encouragée, sinon provoquée, par la Turquie de Recep Tayyip Erdogan. D’ailleurs le ministre des affaires étrangères russe Serguei Lavrov est intervenu récemment auprès de la Turquie pour qu’elle cesse d’agiter la région.
La Russie a un rôle primordial à jouer puisqu’elle a des accords politiques et militaires avec les Azerbaïdjanais et les Arméniens. D’autre part, une très importante base militaire russe se trouve en Arménie, et Moscou a une alliance avec l’Azerbaïdjan.
Un accord de sécurité collective entre plusieurs pays de l’ex URSS qui date également de 1992 stipule que toute agression envers un des pays membres de cet accord doit être considérée comme une agression envers tous les pays signataires.
La Russie et l’Arménie sont signataires de cet accord mais pas l’Azerbaïdjan. Cela signifie que si le conflit atteignait le territoire de l’Arménie, la Russie serait obligée de s’engager militairement pour défendre l’Arménie. On est encore loin de cette situation mais il faut l’avoir à l’esprit.
Par ailleurs la population locale se divise globalement en deux tendances : une partie voudrait être rattachée à l’Arménie alors que l’autre prône l’indépendance (situation de fait : une république autoproclamée existe, mais non reconnue sur le plan international).
La population se souvient aussi des sévices permanents exercés par les Azerbaïdjanais contre les Arméniens. A l’intérieur même de l’Azerbaïdjan de véritables pogromes anti arméniens ont culminé en 1988. Ce n’est pas si loin.
Il faut espérer que la situation se calmera. Elle ne se résoudra pas pour autant et la région restera encore longtemps un brûlot.
Il est enfin intéressant de voir ce que pensent les principaux intéressés, les habitants de cette région qu’ils désignent comme la République du Artsakh. Le site du groupe d’amitié France Artsakh est intéressant à consulter et donne son point de vue sur de nombreuses questions.
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