– Total accroit ses investissements en Russie. La société française Total Energies a annoncé cette semaine avoir acheté à son partenaire russe Novatek, dix pour cent des parts de la filiale de ce dernier, Arctic Transshipment, opérateur de deux complexes de transbordement de gaz naturel liquéfié (GNL), en construction, au Kamtchatka (Extrême-Orient) et dans la région de Mourmansk (Nord-Ouest de la Russie). L’opération a été officialisée lors du dernier Forum Economique de Saint-Pétersbourg. Pour Patrick Pouyanné, « Nous sommes heureux d’avoir signé cette acquisition avec Novatek, notre partenaire stratégique de longue date, en ligne avec notre stratégie d’intégration tout au long de la chaîne de valeur du GNL. Ces terminaux représentent une étape importante dans l’avancement et la consolidation du projet Arctic LNG 2 et contribueront à l’export sûr et durable des cargaisons de nos projets existants et en cours de développement à Yamal », déclaration reprise par le site de la société. Les deux complexes mentionnés devraient être opérationnels en 2022, et ils permettront le transbordement de GNL depuis des méthaniers brise-glaces vers des navires conventionnels. Chacun sera équipé d’un réservoir flottant d’une capacité de 360 000 mètres cubes avec deux points de transbordement « de bord à bord ».
– Les Etats-Unis et l’Otan augmentent leur activité en Ukraine et en Géorgie. L’exercice « Three Swords » 2021 est en cours, dans la région de Lvov et, ce lundi, commence l’exercice « Agile spirit 2021 », en Géorgie, avec 2.500 hommes venant de quinze pays de l’Otan. D’après le quotidien russe « Nezavisimaya Gazeta », la Pologne va acheter des chars américains « Abraham » pour un montant de six milliards de dollars, pour se protéger contre la « menace russe ». Pour une telle somme, ils devraient recevoir 1.000 chars, ce qui correspond à une armée (quatre divisions). Cette armée va apparaître près des frontières de la Russie et de la Biélorusse, or les chars sont des armes offensives, pas défensives. Ainsi donc, les Etats-Unis et l’Otan continuent, avec l’aide de leurs plus proches alliés en Europe, en particulier la Pologne, à provoquer la Russie dans l’espoir d’une réaction. Les travaux d’installation des missiles « Aegis Ashore » ont commencé dans la région de Reznikowo. Ce devrait donc être la deuxième base de missiles en Europe, après celle établie en 2015 à Deveselu en Roumanie. Or les militaires russes ont déjà expliqué qu’il était très simple et rapide de modifier les bases de lancement de ce type pour lancer des missiles de croisière Tomahawk qui pourraient viser des cibles en profondeur en Russie. L’état-major russe a déjà prévenu qu’en cas de tirs sur le pays, les ripostes viseraient principalement les centres de décision et de contrôle…
– Le premier ministre russe, Mikhaïl Michoustine, a annoncé, lors de sa visite, cette semaine, sur l’île d’Iturup, dans l’archipel des Kouriles, que le gouvernement russe avait décidé de créer une zone franche dans cette région, avant la fin de l’année. A priori, cette zone franche est destinée aux échanges avec le Japon, mais si ce pays continuait à faire passer ses revendications territoriales avant les relations commerciales, la zone pourrait être étendue à d’autres pays asiatiques, comme la Corée du Sud ou le Vietnam.
– Le FMI a fortement modifié à la hausse, ses prévisions de PIB pour la Russie. Alors qu’en avril, il annonçait une hausse de 3,8%, la nouvelle prévision s’établit à 4,4%.
– Le nombre de paiements sans contact a plus que doublé, en Russie, par rapport à son niveau d’avant pandémie. Les transactions par applications mobiles sont concernées, en particulier. Selon le quotidien « Rossiskaya Gazeta », qui cite les chiffres de la Banque Centrale, la proportion de personnes utilisant ce type de moyen de paiement, est passée de 25% à 70%, au cours des sept dernières années. Chine et Russie sont maintenant les deux leaders mondiaux dans ce domaine. On notera que les nouveaux entrepreneurs individuels qui s’enregistrent en Russie aujourd’hui, reçoivent une application mobile gratuite leur permettant de payer et se faire payer grâce à leur téléphone. L’utilisation de cette application les dispense de tenir une comptabilité. Les impôts sur le chiffre d’affaire (3%) sont prélevés automatiquement.
– Cette semaine, le président Biden, dans un discours à la communauté des services de renseignement américains vraisemblablement destiné à leur « remonter le moral », a déclaré que Vladimir Poutine n’avait rien, simplement « des armes nucléaires et des puits de pétrole ». Ceci suggère deux remarques : la première est que c’est son auditoire du moment qui est supposé savoir mieux que lui ce qui se passe réellement en Russie. La seconde remarque est que ceux qui caressaient des espoirs de réconciliation après la rencontre de Genève au mois de juin devraient apprendre à faire la différence entre Joseph Biden et « Biden ». Le premier est bien la personne de l’actuel président américain, le second désigne l’ensemble de ceux qui le conseillent (certains disent « dirigent ») et écrivent ses discours. L’ancien patron de Joseph Biden, Barak Obama, s’était déjà essayé à l’exercice destiné à rassurer son auditoire (se rassurer lui-même aussi peut-être), en expliquant que les Etats-Unis étaient le pays le plus puissant du monde et que la Russie n’était « qu’une puissance régionale dont l’économie était en ruines ».
– Israël commence à s’inquiéter de la réaction des forces russes en Syrie. Jusqu’à présent, celles-ci avaient semblé tolérer les bombardements israéliens, sur des cibles militaires, en territoire syrien. Mais la semaine dernière, les batteries « Buk-2M » ont abattu les missiles tirés par des avions israéliens depuis l’espace aérien libanais. Il n’y a pas eu, encore, de déclarations officielles sur le sujet et certains analystes pensent que la Russie modifie sa tactique, à la suite des changements de dirigeants aux Etats-Unis, en Israël, et en Iran. Dans l’opposition israélienne, on dit que le départ de Benyamin Netanyahou, aurait nuit aux relations entre les deux pays. Il se murmure également, selon le quotidien russe « Nazavisimaya Gazeta », que Moscou aurait eu vent, de ce que Washington n’approuverait pas la quantité et l’intensité des bombardement israéliens en Syrie. D’autres encore, expliquent que la Russie veut faire la preuve de l’efficacité des matériels installés en Syrie, auprès d’acheteurs potentiels. Gageons que la question sera abordée lors de la prochaine visite à Washington, de conseillers du nouveau premier ministre Naftali Bennett.
– Selon le quotidien russe « Kommersant », la Russie a soumis aux Nations Unies, un projet de convention sur la lutte contre la cyber criminalité. Ce document de 55 pages mentionne 23 types différents de cyber crimes et décrit une procédure de coopération entre états qui prévoit l’extradition des pirates, une assistance légale dans les affaires criminelles, qui comprend la détection des crimes, l’arrestation des suspects et la confiscation des rançons. La Russie suggère la création d’un nouveau mécanisme sous contrôle de l’ONU. Selon les journalistes de « Kommersant », le projet a peu de chance d’être accueilli positivement.
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