Aujourd’hui, l’Association Alliance Franco-Russe souhaite que la France revienne à une politique internationale plus proche de ce qu’était celle du Général de Gaulle, au moins en ce qui concerne la Russie.

C’est pourquoi elle s’est fixé comme objectif de contribuer à une meilleure compréhension mutuelle et au développement des relations et de la coopération dans les domaines de l’économie, de l’industrie, de la politique, de l’art, de l’enseignement et de la culture entre la France et la Russie, dans le respect, la confiance et l’amitié.

Relations franco-russes : un court résumé historique

Les relations franco-russes remontent à plus de neuf siècles, exactement 968 ans le 19 mai 2019. C’est en effet le 19 mai 1051 qu’Henri 1er, troisième roi de la Dynastie des « Capétiens Directs » épouse en deuxièmes noces, Anna Yaroslavovna, fille du Grand Prince Yaroslav le Sage. De cette union naîtront quatre enfants dont Philippe Ier (1052-1108) qui succèdera à son père en 1060.

S’en suivirent neuf siècles de ce que Constantin de Grunwald appellera, dans son livre « Les Alliances Franco-Russes » paru en 1965, des « malentendus ».

Ces malentendus venaient de ce que les deux pays s’étaient trouvés très longtemps dans des camps opposés. En lutte contre la Maison d’Autriche, la France s’était alliée à la Pologne, la Suède et la Turquie, trois pays que la Russie considérait comme des ennemis car ils lui barraient le chemin vers les mers libres au Nord et au Sud.

Pourtant les deux pays avaient un intérêt commun à maintenir l’équilibre de l’Europe et à contrer la menace croissante des agressions allemandes. Malgré cela, ni l’alliance de Louis XV avec l’impératrice Elisabeth, au milieu du XVIIIe siècle, ni celle de 1807 conclue par Napoléon et Alexandre 1er près de Tilsit ne donnèrent de résultats positifs. Sous le second Empire, Napoléon III prenant lui aussi le parti de la Pologne refusera l’alliance proposée par Alexandre II, sept ans avant la défaite de 1870-71.

C’est la menace de Guillaume II, après la démission de Bismarck, qui conduira la Russie et la France à s’allier par un accord diplomatique en 1891 et une convention militaire en 1893. La Grande Alliance Franco-Russe était née.

Puis vint la Révolution d’Octobre. Une nouvelle alliance a été scellée par le Général de Gaulle et Joseph Staline le 10 décembre 1944. « Pour la France et la Russie, être unies, c’est être fortes ; se trouver séparées, c’est se trouver en danger. En vérité, il y a là comme un impératif catégorique de la géographie, de l’expérience et du bon sens[1]. » Cette alliance sera dénoncée par l’Urss après l’entrée de la France dans l’Otan.

Après son retour au pouvoir, de Gaulle mènera une politique de rapprochement avec la Russie qu’il considérait, comme son « allié de revers » mais surtout parce qu’elle participait de sa conception de l’équilibre de l’Europe et de la place de l’Europe dans le monde.

Aujourd’hui, la France souffre de ce que Pascal Boniface[2] appelle une « dépendance aux Etats-Unis » qui lui a dicté une politique agressive vis à vis de la Russie, politique qui, depuis 2014 et la mise en place de sanctions économiques, financières et politiques nuit gravement aux relations franco-russes et aux intérêts économiques de la France et de l’Europe.

 

 

 

[1] Charles de Gaulle à l’Assemblée Consultative en décembre 1944 :

[2] « Requiem pour le monde occidental : Relever le défi Trump », Pascal Boniface, Paris le 17 janvier 2019